Anna Karénine

Un grand classique enfin sorti de ma PAL publié en 1877, oppose deux conceptions de l’amour : l’une paisible, fondée sur la stabilité et les valeurs partagées, incarnée par le couple Kitty-Levine ; l’autre, passionnée et tourmentée, représentée par Anna et Vronski. Deux visions du couple, deux trajectoires très différentes.

Ce livre dormait depuis longtemps dans ma PAL. J’avais du mal à me lancer à cause de son épaisseur, et peut-être aussi par appréhension devant la réputation de Tolstoï. Mais j’ai profité d’un défi littéraire pour enfin m’y plonger et je ne regrette pas.

Pendant le confinement, j’avais tenté Guerre et Paix, que je n’ai pas réussi à terminer. Pourtant, avec Anna Karénine, j’ai tenu jusqu’au bout. Le roman est dense, composé de huit parties, mais il m’a accrochée grâce à la richesse des intrigues et la profondeur psychologique des personnages.

Anna est un personnage complexe. Mariée à un homme qu’elle n’aime pas, elle vit une passion intense avec le comte Vronski. Mais cette relation, vécue en marge des conventions sociales, finit par l’isoler et la consumer. Anna est rejetée par la société pour avoir quitté son mari et son fils, tandis que Vronski, lui, continue d’évoluer dans les cercles mondains. Leur amour devient peu à peu une prison.

Face à eux, Kitty et Levine forment un couple plus solide, plus apaisé. Leur histoire montre qu’un amour peut aussi se construire sur la compréhension, la patience et le respect mutuel. Cette opposition entre les deux couples structure le roman et permet à Tolstoï de critiquer en profondeur les normes sociales et les attentes liées au mariage.

J’ai trouvé les personnages bien construits, chacun avec sa propre personnalité et ses contradictions. Anna, en particulier, m’a marquée : elle est à la fois libre et enfermée, courageuse et fragile. Elle m’a parfois agacée, mais elle ne m’a jamais laissée indifférente.

Malgré quelques longueurs, j’ai été prise par le récit. J’ai beaucoup aimé la plume de Tolstoï, la finesse de ses observations, et sa critique implicite de la société russe de son temps.

Une lecture exigeante, mais passionnante. Un roman qui questionne l’amour, les choix de vie, et les normes sociales avec une lucidité saisissante. Je suis heureuse d’avoir enfin découvert ce grand classique.